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Les Reportaz 2010, #15 : Serbie

  Me voilà donc cerné de brume et de poules, à Džep. Un minuscule village de 200 habitants dans le sud de la Serbie, un endroit qui n’a pas été pensé pour le tourisme mais où j’ai pu au fil des heures voir passer des trains et surtout rencontrer un Džepois (Džepien ? Džépeux ?) peintre en bâtiment et parfait exemple du serbe accueillant, la première chose que je voulais montrer sur ce pays.
  Et puis, réchauffé de la chaleur de ceux qui font vivre la Serbie, je continue ma route vers Niš, où j’ai pu parler du passé ottoman, essentiel pour comprendre la Serbie et les Balkans (Je voudrais ici préciser que j’aime beaucoup la Turquie et que je conchie les fachos qui, en raison de son histoire mouvementée avec les Balkans, voudraient la tenir à l’écart d’une malsaine Europe « blanche et chrétienne ». Une Europe laïque suffira à contenir tous les cons). Et après ça : Guča ! Une étape très festive et pas vraiment descriptible, avant de partir pour Belgrade.

  C’est vraiment là-bas que j’ai passé mes meilleurs moments de voyage. J’aime tout de cette ville : l’architecture, les habitants… et les cuites qu’on y prend. Avec le BeerFest justement, un des plus grands dégâts auxquels il m’ait été donné de participer. Et puis il y a aussi Nataša, que je voudrais remercier ici. Parce qu’elle m’a fait découvrir des endroits de la ville que je ne connaissais pas encore, qu’elle m’a rendu de gros services pendant mon séjour et enfin parce que, finalement, elle m’a aussi présenté Ivan. Ivan l’intervenant qui nous emmène enfin à la dernière partie du reportage, celle qui me tient le plus à cœur. Car grâce à cette interview, et après avoir montré ce que je connais de la Serbie, j’ai pu dire ce que j’avais envie de dire depuis mon premier passage ici, il y a trois ans : que les serbes ne sont pas des va-t-en-guerre assoiffés de sang. Pas tous en tout cas. Et si j’avais envie de dire ça, c’est parce que ça me dérange de voir mes amis serbes se sentir honteux ou révoltés à chaque fois qu’ils entendent parler de leur pays par des étrangers.

  Mais aussi formidables que soient les Serbes, il ne faut tout de même pas occulter les zones d’ombres et les années de guerre, et c’est justement ce paradoxe entre le passé récent de ce pays, son histoire lointaine et ce qu’on y voit dans le présent qui y rend le voyage si intéressant et instructif. D’où la conclusion du film, que je vous maintenant regarder !