Les Reportaz 2010 : Serbie

  Me voilà donc cerné de brume et de poules, à Džep. Un minuscule village de 200 habitants dans le sud de la Serbie, qui n’a pas été pensé pour le tourisme mais où j’ai pu au fil des heures voir passer des trains et rencontrer, fatalement, un Džepois (Džepien ? Džépeux ?) ; peintre en bâtiment, et parfait exemple du serbe accueillant. Première partie du film et première chose que je voulais montrer sur ce pays : la chaleur de ceux qui le font vivre.
Et puis, sur la route de Guča, petite pause à Niš. J’ai profité de mon passage dans cette ville pour parler du passé ottoman du pays, essentiel pour comprendre la Serbie et les Balkans (Je voudrais ici préciser que j’aime beaucoup la Turquie et que je conchie les fachos qui, en raison de son histoire mouvementée avec les Balkans, voudraient la tenir à l’écart d’une malsaine Europe « blanche et chrétienne ». Une Europe laïque et sociale suffira à contenir tous les cons).
Voilà et après ça : Guča ! Troisième étape du film, pas vraiment descriptible.. La meilleure explication se trouve dans les quelques images que j’en ai filmé !
Et puis, direction Belgrade.
C’est vraiment là-bas que j’ai passé mes meilleurs moments de voyage. J’aime tout de cette ville : l’architecture, les habitants, les cuites…
Avec le BeerFest justement, un des plus grands dégâts auxquels il m’ait été donné de participer. Et aussi avec Nataša, que je voudrais remercier ici. Parce qu’elle m’a fait découvrir des endroits de la ville que je ne connaissais pas encore, qu’elle m’a rendu de gros services pendant mon séjour et enfin parce que, finalement, elle m’a aussi présenté Ivan.
Ivan l’intervenant qui nous emmène enfin à la dernière partie du reportage, celle qui me tient le plus à cœur. Car grâce à cette interview, et après avoir montré ce que je connais de la Serbie, j’ai pu dire ce que j’avais envie de dire depuis mon premier passage ici, il y a trois ans : Que les serbes ne sont pas des va-t-en-guerre assoiffés de sang. Et si j’avais envie de dire ça, c’est parce que la façon dont on parle le plus souvent de ce pays et de ses habitants me donne parfois la nausée, et que ça me dérange de voir mes amis serbe se sentir honteux ou révoltés à chaque fois qu’ils entendent parler de leur pays aux nouvelles internationales.
Mais aussi formidables que soient les Serbes, il ne faut tout de même pas occulter les zones d’ombres et les années de guerre, et c’est justement ce paradoxe entre le passé récent de ce pays, son histoire lointaine et ce qu’on y voit dans le présent qui y rend le voyage si intéressant et instructif.
D’où la conclusion du film, que je vous laisse aller voir !